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Les mains de ma mère

Texte et musique : Gilbert Troutet

 

Ces mains qui ont pétri nos coeurs de gosses

Ces mains qui ont façonné nos vingt ans

Ces mains qui nous ont laissé leur empreinte

Ces mains qui ont bercé

Ces mains qui ont aimé

Les mains de ma mère

 

Ces mains qui ont brisé tous nos caprices

Ces mains qui ont payé nos illusions

Ces mains qui ont tracé nos routes d’hommes

Ces mains qui ont veillé

Ces mains qui ont aimé

Les mains de ma mère

 

 

Ces mains qui ont bravé toute injustice

Ces mains toujours ouvertes à l’indigent

Ces mains qui ont dénoncé l’imposture

Ces mains qui ont crié

Ces mains qui ont aimé

Les mains de ma père

 

Ces mains qui ont effacé les discordes

Ces mains qui sont allées vers d’autres mains

Ces mains qui ont scellé tant de rencontres

Ces mains qui ont lié

Ces mains qui ont aimé

Les mains de ma mère

 

Pauvre_bougre
Pauvre bougre

Texte et musique : Gilbert Troutet

 

T'es là qui tends la main

T'es là mon pauvre bougre

T'es là qui tends la main

Sur ce coin de trottoir

Je passe mon chemin

Moi j'en ai rien à foutre

Je passe mon chemin

 

T'es là sur mon chemin

Et je passe ma route

T'es là sur mon chemin

À conter ton histoire

On verra bien demain

S'il me reste une croûte

On verra bien demain

 

Pourquoi tous ces lambins

Qui traînent sur les routes

Pourquoi tous ces lambins

Assis sur les trottoirs

Moi je gagne mon pain

À peine s'ils s'en doutent

Moi je gagne mon pain...

 

T'es là sur mon chemin

À quêter une croûte

T'es là sur mon chemin

À quêter un pourboire

Qu’est-ce tu fais de tes mains

Faut-il que tu t'en foutes

Qu’est-ce tu fais de tes mains

 

Tu fais rien de tes mains

Et tu bois comme une outre

Tu fais rien de tes mains

Et du matin au soir

Tu vis comme un lapin

De tout ce que tu broutes

Tu vis comme un lapin

Pourquoi tous ces lambins

Qui traînent sur les routes

Pourquoi tous ces lambins

Assis sur les trottoirs

Moi je gagne mon pain

À peine s'ils s'en doutent

Moi je gagne mon pain...

 

T'es là qui tends la main

Et tout à coup je doute

De ce que j'ai d'humain

Dans le fond du placard

Moi qui manque de rien

De la cale aux écoutes

Moi qui manque de rien

 

T'es là sur mon chemin

T'es là qui me déroutes

T'es là qui tends la main

Sur ce coin de trottoir

Moi je manque de rien

Dans la vie tu t'en doutes

Moi je manque de rien

Moi je manque de rien...

 

La_chanson_du_vent
La chanson du vent

Texte et musique : Gilbert Troutet

 

Le vent le vent

Écoute le vent de la plaine

Entends-tu la chanson du vent

Le vent le vent

Il est chinook et bonne aubaine

Il est caresse et courtisan

Le vent

Il est ruade il est rengaine

Il est chamade ou charlatan

Le vent le vent

Sais-tu le vent de la prairie

Qui mord et qui montre les dents

Le vent le vent

Le vent boutoir et brusquerie

Qui ronge la terre au printemps

Le vent

Le vent poussière et poudrerie

Le vent rafale et ouragan

 

Le vent le vent

Regarde le vent sur la plaine

On dirait l’ombre d’un géant

Le vent le vent

Là-bas c’est un berger qui mène

Son troupeau de moutons blancs

Le vent

roule les blés en vagues pleines

C’est la mer et l’océan

Le vent le vent

Écoute le vent de la nuit

Le vent qui berce les enfants

Le vent le vent

Le vent qui hante nos abris

Les soirs de veille et de gros temps

Le vent

Le vent qui renifle aux chassis

Et qui fait craquer les auvents

 

Le vent le vent

Tantôt se fait croque-mitaine

Et tantôt chevalier servant

Le vent le vent

Tantôt se fait voix de sirène

Et tantôt flûte de Pan

Le vent

Écoute le vent de la plaine

Entends-tu la chanson du vent

Les_rapaces
Les rapaces

Texte et musique : Gilbert Troutet

 

Ils ont coupé les arbres

Et chassé les oiseaux

Ils ont fait un massacre

Et tout mis en morceaux

Ils ont coupé les arbres

Et planté des poteaux

La route sera large

Et vive les autos

 

Ils ont jeté en mer

Toute une cargaison

De déchets nucléaires

Et de foutus poisons

Ils ont pris la rivière

Pour un bac à savon

Ils ne mangeraient guère

De notre poisson

Les rapaces, les rapaces...

Ils chassent la baleine

L'ours et l'éléphant

Ils paradent ils dégainent

Et sonnent l'olifant

Ils ignorent la peine

D'un phoque ou d'un faon

Pourvu qu'ils se ramènent

Repus triomphants

 

Ils engagent la clique

Des fous du volant

Les voilà qui rappliquent

Avec leurs concurrents

Ils traversent l'Afrique

Comme un ouragan

Et dépensent leur fric

Au nez des pauvres gens

 

Les rapaces, les rapaces...

Ils font avec la guerre

De l'argent comptant

Ils ont leurs mercenaires

Au gouvernement

Ils sèment la misère

Ils arment jusqu'aux dents

Les tyrans de la terre

Et les bourreaux d'enfants

 

Il leur faut du pétrole

Facile et pas trop cher

Une armée de guignols

Qui veillent à leurs affaires

Ils leur faut du pactole

Et qu'importe la Terre

Qu'on la pille qu'on la viole

Qu'on la foute à l'envers

Les rapaces, les rapaces...

Les_enfants_jouent_a_la_guerre
Les enfants jouent à la guerre

Texte et musique : Gilbert Troutet

 

Les enfants jouent à la guerre

À la guerre et aux soldats

Ils sont mille militaires

Marchant droit marchant au pas

Les enfants jouent à la guerre

À la guerre et aux soldats

 

Les enfants vont à la guerre

À la guerre et au combat

Tête haute et mine fière

Fringants comme de petits rois

Les enfants vont à la guerre

À la guerre et au combat

 

Les enfants tombent à la guerre

Tombent les deux bras en croix

Corps meurtris dans la poussière

Et la mort qui ne vient pas

Les enfants tombent à la guerre

Tombent les deux bras en croix

 

Les enfants sont à la guerre

Quand est-ce qu'on les reverra?

Pour les uns le cimetière

Pour d'autres une jambe de bois

Les enfants sont à la guerre

Quand est-ce qu'on les reverra?

 

Les enfants reviennent de guerre

Ils ont l'air de vieux soldats

Tête basse et mine à terre

Ils ne marchent plus au pas

Les enfants reviennent de guerre

Ils ont l'air de vieux soldats

 

Le_grand_livre
Le grand livre

Texte et musique : Gilbert Troutet

 

Hier, j’ai trouvé dans un livre

Des histoires du temps passé,

Des images à faire revivre

Tant de souvenirs effacés.

Hier, j’ai retrouvé la trace,

Les pas de ceux qui sont passés

Avant nous, qui ont eu l’audace

Le courage de dire : assez!

 

Le temps, le temps est un grand livre

Aux pages froissées et jaunies,

Il nous montre la route à suivre

À chacun de faire son nid.

 

C’est au grenier de notre histoire

Dans un’ vieill’ armoire oubliée

Qu’on a réveillé la mémoire

De ceux qui furent par milliers

À succomber sous la mitraille,

Du plus vaillant jusqu’au dernier.

Eux n’avaient pas cottes de mailles

Et presque l’âge d’écoliers.

 

Le temps, le temps...

 

Alors j’ai refait page à page

Le chemin de notre passé

Et remonté le cours des âges

Jusqu’aux souvenirs effacés.

Demain nous irons sur les traces

De ceux qui nous ont devancés,

Qui nous écrit la préface

D’une histoire à recommencer.

Bâtir encore et savoir être,

Battre le fer sans se lasser

À l’exemple de nos ancêtres,

Ce sera les récompenser.

Ainsi, les pages de mon livre

Tournent au vent qui est passé.

Ma vie n’est plus un bateau ivre.

Sommes prêts pour la traversée.

 

Le temps, le temps...

Le temps, le temps est un grand livre

Aux pages froissées et jaunies,

Il nous montre la vie à vivre

Quand on aura quitté son nid.

 

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